Les Botaniques de Varengeville 

 

Quel plaisir d’avoir pu, cette année encore, me rendre aux Botaniques de  Varengeville, à Varengeville-sur-Mer (76).

Ce village, véritable pépite du littoral normand, est le théâtre chaque dernier weekend d’octobre d’un événement unique dédié aux plantes et aux jardins.

Pendant deux jours, des pépiniéristes passionnés viennent présenter leurs végétaux de collection, plantes rares et d’exception. Ils échangent leurs connaissances botaniques et partagent sans retenue leur savoir-faire.

Des jardins privés sont exceptionnellement ouverts à la visite. Jardins de paysagistes renommés ou jardins familiaux, les connaisseurs ne s’y trompent pas et sont tous au rendez-vous.

 

Le Bois des Moutiers, réouvert depuis le mois de mai, participait de nouveau à l’événement. Le manoir Arts & Crafts est entouré de jardins à l’anglaise conçus par la célèbre paysagiste Gertrude Jekyll (1843-1932) et d’un parc spectaculaire abritant de nombreux arbres et arbustes remarquables. Propriété de la famille Mallet depuis 1898, le domaine a changé de mains en 2019 et a bénéficié d’un vaste programme de restauration. Les jardins et le parc ont été confiés au paysagiste Madison Cox, lequel s’est efforcé de conserver l’esprit originel des lieux. Le Bois des Moutiers abrite plus de 3000 espèces de plantes, la nature acide du sol, exceptionnelle sur ce littoral, ayant permis l’introduction de nombreuses espèces rares. Ses collections accompagnent la promenade jusqu’au creux de la valleuse. Le parc, fondu dans le paysage, semble alors rejoindre la mer.

  • Varengeville - Le Bois de Morville
  • Le Bois de Morville
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  • Le Vasterival Sainte-Marguerite -sur-Mer
  • Le jardin de Vasterival
  • Le jardin de Vasterival
  • L'Aube des Fleurs de Marc Brown
  • L'Aube des Fleurs de Marc Brown

Le caféier – Coffea arabica

Passionnante halte il y a quelques jours à lHortus Botanicus d’Amsterdaml’un des plus anciens jardins botaniques d’Europe.

Véritable pépite nichée au cœur de la ville, ce jardin a été créé en 1638. Sa vocation première était l’approvisionnement des médecins et des apothicaires en plantes médicinales.

Les vaisseaux de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, remplissant leurs cales à chaque expédition, l’ont rapidement agrémenté de centaines d’autres plantes. Il abrite aujourd’hui une magnifique collection de plusieurs milliers d’espèces.

Saviez-vous que c’est dans l’Hortus Botanicus d’Amsterdam qu’aurait été cultivé le tout premier plant de caféier (Coffea arabica) d’Europe ?

Au 17e siècle, les Européens se contentaient d’acheter le café dans les comptoirs de leurs colonies au Yémen, ils l’acheminaient par bateau depuis le port de Moka. La demande grandissant, les marchands de la Compagnie hollandaise ont introduit et cultivé des plants sur l’île de Java (sud-ouest de l’Indonésie) dès 1696.

Un seul plant a alors été acheminé de Java à l’Hortus Botanicus d’Amsterdam en 1706. Il y a été cultivé et multiplié. Un spécimen, offert au Roi de France en 1714, a été confié au Jardin des Plantes de Paris. Le caféier a alors poursuivi son voyage vers l’Amérique Centrale et du Sud.

Hortus botanicus Amsterdam
Coffea arabica Hortus
Coffea arabica planche

Zoom sur la flore messicole

Première journée d’automne, le soleil est radieux, changement de programme : je quitte le bureau, j’attrape ma loupe de botaniste et mon appareil photo, cet après-midi sera dédié à une petite sortie terrain. Objectif : observation et relevé de la flore présente en bordure d’un champ voisin pour l’Observatoire des Messicoles.

Les plantes appelées « messicoles », étymologiquement les plantes « habitant les moissons », ont la particularité d’être préférentiellement inféodées aux cultures qu’elles accompagnent depuis plusieurs siècles.

Elles appartiennent au groupe des adventices, qui désigne en botanique l’ensemble des plantes poussant dans une culture sans y avoir été semées, aussi injustement appelées « mauvaises herbes ». Je préfère les nommer « herbes folles ». Cependant, les plantes messicoles constituent un groupe restreint d’espèces dépendantes de certaines pratiques agricoles et ne parvenant que difficilement à se maintenir dans d’autres conditions, ce qui fait leur particularité.

Les plantes messicoles sont précieuses par leur contribution au fonctionnement de l’agroécosystème. En offrant ressources alimentaires et habitat aux oiseaux et insectes, elles participent indirectement à la pollinisation des espèces cultivées et à la lutte contre les ravageurs des cultures.

La diversité des fleurs et leur floraison étalée dans le temps offrent aux pollinisateurs une ressource diversifiée en pollen et nectar, nécessaire lorsque les cultures ne sont pas en fleurs. Le bleuet et le coquelicot sont ainsi connus pour leur intérêt nectarifère et pollinique respectif.

L’Observatoire des Messicoles est réalisé par Tela Botanica, dans le cadre du Plan national d’actions en faveur des plantes messicoles (PNA développé sous l’égide du ministère chargé de l’Écologie), en partenariat avec la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux et Montpellier SupAgro.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet de Tela Botanica, réseau des botanistes francophones, page Projets.

 

Mes belles des champs : pensées (Viola arvensis), renoncules (Ranunculus arvensis) et myosotis (Myosotis arvensis).

Plante messicole - Viola arvensis

Plante messicole - Ranunculus arvensis

Plante messicole – Ranunculus arvensis

Plante messicole - Myosotis arvensis